FFSA Circuit - Les hauts et bas de Pic

FFSA Circuit - Les hauts et bas de Pic

Fort de deux victoires et d’un statut de meilleur débutant en 2008, Charles Pic abordait la saison 2009, sa deuxième en Formula Renault 3.5, avec le titre pour objectif. Avec 21 points au compteur, à 25 longueurs des leaders, Charles réaffirme ses ambitions mais avoue qu’il n’a plus le droit à l’erreur, à l’instar de son équipe, Tech 1 Racing, championne en titre la saison passée mais 10ème sur douze écuries classées en 2009. Alors que le championnat basculera dans sa seconde moitié le week-end prochain à Silverstone, le pilote RDD et membre de l’Equipe de France FFSA Circuit dresse un premier bilan et nous donne les clefs pour analyser les quatre premiers meetings de l’année.

 

Charles, vous êtes 12ème au classement général et les deux co-leaders de la Formula Renault 3.5, Baguette et Martinez, ont plus du double de vos points. C’est une situation qui ne répond certainement pas à vos attentes…

Non, c’est sûr, le résultat brut est très décevant ! Il est la conséquence d’une accumulation d’erreurs personnelles et collectives. Nous n’avons peut-être pas bien géré la pression car l’écurie est championne en titre et j’avais personnellement avoué mon intention de me battre pour le titre cette saison. J’ai ma part de responsabilité, Tech 1 Racing également, mais nous gagnons et nous perdons ensemble. Il n’y a pas de tension au sein de l’équipe mais la volonté de se serrer les coudes et de sortir de cette crise par le haut.

 

Vous avez également été victime d’une série noire à laquelle la malchance n’est pas étrangère…

Il ne faut pas se cacher derrière son petit doigt. Lorsque l’on vise le titre et que l’on a le potentiel pour y parvenir, lorsque l’on fait autant d’erreurs, il est déplacé d’utiliser l’argument de la malchance… mais c’est vrai, on a parfois été malchanceux alors que tout se passait bien. Avec un peu plus de réussite, la situation serait très différente car je suis 12ème à 15 points du 4ème. Or, en faisant un très bon meeting on peut marquer près de 30 points.

 

Reprenons le fil de votre championnat. Barcelone se présentait bien mais la série noire s’est ouverte dès les premières courses, en Catalogne…

Oui, nous faisons un bon travail collectif, les essais sont très prometteurs mais je commets une faute en me faisant piéger par des freins froids et l’équipe fait une erreur stratégique.

 

A Spa-Francorchamps vous étiez encore dans le wagon de tête…

Honnêtement, on manquait un peu de performances en qualification. Nous ne sommes pas partis dans la bonne direction pour le set-up de l’auto, mais le podium était à notre portée. J’ai été trop gourmand dans la première course en attaquant Molina. Il m’a bousculé, j’ai dû passer dans l’herbe et je suis tombé de la 3ème à la 5ème place. Mais, au pit stop, un problème avec une roue m’a fait dégringoler à la 25ème place…

 

En 2008, vous aviez gagné à Monaco. La pression était-t-elle forte en arrivant en Principauté cette année ?

Non, pas vraiment. Notre stratégie des qualifications n’a pas été heureuse. Nous avons décidé de nous arrêter au milieu de la séance pour changer la pression des pneus. Sur le papier, c’était un choix très judicieux mais si j’étais 2ème avant de passer par les stands, j’étais dix places plus loin sur la grille de départ ! Un accident a provoqué la sortie des drapeaux rouges et beaucoup de pilotes avaient amélioré leurs temps entre ma rentrée aux stands et l’accident. C’était extrêmement frustrant !

 

En Hongrie, difficile de nier que vous atteignez un summum de malchance !

C’est vrai, Budapest se présentait très bien et des évènements contre lesquels nous ne pouvions rien ont ruiné nos efforts alors qu’encore une fois le podium était largement à notre portée. Nous n’avons pas bien exploité les pneus neufs en qualification en tablant sur un run de trois tours alors qu’il fallait se concentrer sur un tour lancé ; mais je suis malgré tout 5ème sur la grille. Au premier virage, je prends une trajectoire extérieure car je n’ai aucune possibilité de me rabattre, et je trouve Brendon [Hartley, l’équipier de Charles chez Tech 1 Racing] en tête-à-queue devant moi ! Je suis obligé de sortir de la piste et je tombe à la 15ème place. Dans la seconde course, je suis 2ème derrière Baguette et je rentre aux stands lorsque la voiture de sécurité est déployée… Les six pilotes qui ont effectué leur pit stop avant nous ont terminé dans le même ordre, devant nous deux.

 

Que faut-il changer pour retrouver le chemin du succès ?

Le gros objectif de la seconde moitié du championnat est de ne plus faire d’erreur. Sans elles, on peut penser que les bons résultats viendront naturellement. Il n’y a rien de fondamental à modifier. Tech 1 Racing est l’une des meilleures équipes du plateau, elle travaille très bien et l’ambiance est bonne. Il nous manque parfois un peu de performance pure, mais nous y travaillons et j’ai une confiance totale dans l’équipe. L’auto a une très bonne base et il faut simplement que nous parvenions à bien assembler le puzzle pour enfin connaître un week-end de course sans pépin, sans erreur et sans malchance.

 

Parlez-nous de votre équipier, Brendon Hartley…

Il est nouveau en Formula Renault 3.5 mais il a une énorme expérience de la monoplace. Il a roulé en Formule Toyota, en Formula Renault 2.0, en F3, en A1GP et même en F1 ! Il s’est donc rapidement adapté à la voiture et n’a pas été perdu pour trouver les réglages. La philosophie est la même que celle qu’il a pu acquérir auparavant. Il a pris ses marques à Barcelone, pour son premier meeting, mais il est maintenant sur des rails. Il est très rapide et c’est bénéfique pour moi et pour l’équipe. Avoir un équipier aussi fort aide à travailler et à se motiver pour aller chercher le dernier dixième. On s’entend bien et j’espère que nous pourrons bientôt échanger une coupe de champagne, sur un podium !

D’après un communiqué FFSA