Football – Girondins de Bordeaux: entretien avec Marc Planus

En conférence de presse vendredi matin, Marc Planus a fait un long point sur la situation des Girondins mais également la sienne. Une interview à ne rater sous aucun prétexte !

Girondins.com : Vous êtes tenants du titre, vous voulez garder cette coupe ?
Marc Planus : C’est sûr ! La coupe c’est de bons souvenirs et de bons moments à prendre. C’est une nouvelle compétition qui débute. La saison dernière, elle nous a permis de jouer la Coupe d’Europe. C’est intéressant et bon à prendre pour un groupe. Les joueurs qui jouent moins vont avoir du temps de jeu. Il faudra prendre tout ce qu’on peut prendre cette année car nous ne savons pas de quoi demain sera fait. Plus il y a de matches et plus il y a de monde qui joue, c’est bon pour le groupe qui est plus facile à gérer pour l’entraîneur.

Girondins.com : Quand on est tenant du titre, est-ce que ça change quelque chose ?
Marc Planus : Notre statut de détenteur du trophée rajoute une petite pression supplémentaire mais pas forcément énormément de chose !

Girondins.com : Raon l’Etape attend les Girondins avec beaucoup d’impatience et l’esprit de revanche par rapport à l’année dernière !
Marc Planus : Nous savons que ce match va être compliqué comme il l’avait été l’année dernière. Il faudra être meilleur et montrer autre chose que ce que nous avions fait. J’en discutais avec Ludovic (Obraniak, ndlr) qui avait gagné la Coupe de France avec Lille, il m’a dit qu’ils étaient passés par les mêmes émotions aux différents tours. Un parcours de Coupe de France est toujours très compliqué et rarement linéaire. La hiérarchie est faite pour être bousculée à chaque fois. Nous allons essayer de montrer que nous sommes capables de réaliser encore de belles choses en Coupe de France cette année.

Girondins.com : Qu’est-ce qui est difficile dans ce genre de match ?
Marc Planus : C’est un tout qui est difficile à gérer. Avec notamment le contexte du match. Quand j’ai débuté, j’ai connu des matches à Monceaux-Les-Mines ou l’arbitrage avait été catastrophique et où nous nous étions fait voler tout le monde. Il y en a un autre à Bayonne où nous avions joué dans des conditions climatiques dantesques. Le contexte peut être défavorable. La saison dernière, nous avions joué contre une bonne équipe de Raon L’Etape, pleine d’envie.

Girondins.com : Les equipes de CFA sont des formations avec beaucoup de joueurs issus des centres de formation et elles jouent bien au ballon. Méfiance ?
Marc Planus : J’avais trouvé la saison dernière une équipe qui jouait bien, qui nous avait bousculé dans le jeu, c’est avec cette expérience que je disais tout à l’heure qu’il faudra être meilleur techniquement cette année. En CFA, il y a de très bons joueurs qui n’ont pas percé peut-être par manque de régularité pour franchir certains paliers mais qui ont des capacités techniques intéressantes. La coupe de France est compliquée et ce n’est pas qu’une question de volonté et de détermination, mais également de qualité technique de l’adversaire.

Girondins.com : Il faut éviter la suffisance aussi ?
Marc Planus : Quand j’évoquais le contexte, la suffisance des équipes pros en fait partie. On se motive plus facilement quand on joue un match de Ligue 1 que de Coupe de France. Le rôle de l’entraîneur est fondamental pour fédérer son équipe. C’est le lot de toutes les équipes, de tous les sports quand il y a un écart de hiérarchie important.

Girondins.com : Quand on vire 4ème à la trêve et qu’on annonce Guillaume Hoarau, on va être ambitieux ?
Marc Planus : On l’a toujours été. J’ai déjà dit que le projet de Stade était notre premier argument pour dire que Bordeaux est un club compétitif et qu’on a envie de suivre le bon wagon. On a envie de rester européens car c’est une vitrine importante à laquelle nous sommes attachés à Bordeaux. La saison dernière, nous avions fait un parcours intéressant. Cette année cela a été plus compliqué. Les supporters comme nous, nous sommes attachés à l’Europe. On espère rester dans le bon wagon pour rester 4ème ou 5ème, on a besoin de renfort. Si Guillaume Hoarau arrive cela va être intéressant et cela prouve aussi que nous sommes attractifs.

Girondins.com : Ca booste aussi un groupe et montre que le président ne reste pas les bras croisés ?
Marc Planus : Bien sûr ! On n’en doute pas dans le groupe que le président fait ce qu’il peut avec les moyens qu’il a. Il a toujours tenu un discours ambitieux. Quand vous entendez que Guillaume Hoarau est intéressé par un projet à Bordeaux, ça prouve qu’on travaille bien dans la continuité de ce que nous voulons faire.

Girondins.com : Quels sont tes souvenirs de défenseurs par rapport à Guillaume Hoarau ?
Marc Planus : C’est un joueur très intelligent qui se plaçait bien. Il faisait énormément jouer les autres. Je l’ai souvent vu faire une passe décisive alors qu’il aurait pu tenter lui-même le geste de finition. Il semble être un joueur calme et posé. Il y a des attaquants avec qui cela se passe mal pendant le match, autant lui, il n’y a jamais eu un mot de travers. C’était presque agréable ! Avec Benoît (Trémoulinas, ndlr) nous en avions une ou deux fois car on entend parler de sa venue à Bordeaux. En plus, je l’ai croisé au Jardin Public avant les vacances sans savoir qu’il allait signer ! Je trouve que pour Bordeaux c’est une super recrue.

Girondins.com : Le calendrier de janvier est difficile, on en saura plus sur Bordeaux à la sortie de cette période ?
Marc Planus : Oui. Le 15 ou le 20 février, nous saurons ce que nous pourrons aller chercher à la fin de la saison. Toutefois, il y a deux ans quand nous avions fait cette remontée et gagné 6-7 matches d’affilée, ce n’était pas écrit à l’avance. Il faut limiter la casse sur janvier-février pour être à la même place à la fin février cela serait de bon augure pour la suite. Cette année, nous avons la Coupe d’Europe en moins mais nous avons la Coupe de la Ligue. A nous de bien négocier ce virage.

Girondins.com : La Coupe de la Ligue peut-être un objectif ?
Marc Planus : Disons que c’est le moyen le plus court pour se qualifier en Coupe d’Europe. Il y a un adversaire prestigieux qui arrive à Bordeaux. On sait que cela sera compliqué mais jouable. Le plus important restera tout de même le championnat.

Girondins.com : N’avez-vous pas peur de laisser beaucoup d’énergie dans ce match face au PSG ?
Marc Planus : C’est le risque mais si nous réalisons un bon match cela peut nous donner plus de motivations et d’ambitions pour la fin de saison.

Girondins.com : De l’intérieur, comment expliques-tu le redressement de l’équipe depuis septembre ?
Marc Planus : J’ai toujours dit que depuis que Francis Gillot est arrivé à Bordeaux, nous travaillons bien. Il y a eu des périodes avec et d’autres sans résultat. Dans le contenu des entraînements, j’ai toujours vu un staff sérieux et des joueurs qui travaillaient bien. Cela fait 2-3 mois qu’on prend plus de plaisir aux entraînements. Il y a eu une période avec des matches tous les trois jours avec plus de récupération, avec des joueurs moins utilisés qui ont amené un petit plus par l’ambiance dans le vestiaire. On ne sait jamais si c’est l’ambiance qui a amené les résultats ou les résultats qui ont amené la bonne ambiance.

Girondins.com : Pour certains joueurs, le match à Nice semble avoir été fondateur. L’as-tu senti également ?
Marc Planus : Ce match-là était important ! Souvent, nous n’avons pas su négocier les matches pour basculer dans les 3-4 premières places. Là, nous étions au départ d’une grosse série qu’il fallait bien négocier. Nous avions fait un match plein face à une équipe qui était bien à ce moment-là .

Girondins.com : Vous n’avez perdu qu’une fois à l’extérieur à St-Etienne. Comment expliques-tu cette capacité à faire des résultats à l’extérieur.
Marc Planus : Sur les 3 derniers mois, nous avons mieux défendu. Lucas est arrivé, Henrique et Lamine ont récupéré des automatismes, Mariano a toujours été très bon. Automatiquement, quand vous alignez les quatre mêmes joueurs, on défend mieux. Cette défense est performante. Jussiê qui nous a amené de la vitesse et de la profondeur devant. Offensivement, nous sommes en net progrès depuis le début de la saison. Quand je vois le match que nous avons disputé à Marseille sur le plan offensif, je me dis que nous sommes en train de franchir un palier. Au départ, je ne suis pas certain que nous soyons capables de faire un tel match avec du mouvement. En plus, Nicolas Maurice-Belay est en forme et décisif. C’est un ensemble. On est plus performant derrière, et devant aussi donc on est plus costauds.

Girondins.com : Bordeaux est la troisième attaque de Ligue 1 ! On peut être surpris quand on le lit ?
Marc Planus : Oui parce que tout le monde reproche à Cheick Diabaté d’avoir un style un peu archaïque. Parce que Bordeaux fait des fois des matches très médiocres dans la qualité du jeu. On fait également de bonnes choses qui ne sont pas forcément soulignées. C’est notre lot à Bordeaux d’avoir ces critiques, il faut passer au-dessus. Je le répète mais au vue de notre match offensif à Marseille, il n’y a pas beaucoup d’équipe en France qui offensivement produisent autant de jeu.

Girondins.com : Tu ne te places pas dans cette défense. Comment vis-tu cette saison où tu joues moins ?
Marc Planus : Dans une carrière, il y a des périodes où on joue moins voire pas du tout. Pour moi, le plus important c’est de prendre du plaisir, de faire des efforts. Je ne le vis pas mal. J’ai un rôle différent. Je parle beaucoup avec les jeunes. Je ne suis pas frustré car quand les autres sont plus performants que soi, il faut aussi le reconnaître ! Il n’y a pas de honte. Il y a dix autres joueurs qui sont dans le même cas que moi et qui ne sont pas là à faire causette devant la presse.

Girondins.com : Est-ce dû à l’âge ?
Marc Planus : Bien sûr ! C’est une évolution logique. Avec Carlos, nous n’avons qu’un an d’écart, ce n’est pas forcément que l’âge. J’aurais dû être meilleur quand j’ai eu ma chance. Francis Gillot m’a souvent donné ma chance et c’était à moi de la saisir. Je n’ai pas de frustration vis-à-vis de l’entraîneur. Il faut travailler plus dur pour mériter un jour d’être aligné plus régulièrement.

Girondins.com : Tout à l’heure, Francis Gillot disait espérer pouvoir compter sur toi. Qu’y a-t-il ?
Marc Planus : J’ai juste une fatigue musculaire de reprise. J’espère bien jouer à Raon, du moins être dans le groupe ce week-end.

Girondins.com : Pour l’anecdote, Bordeaux va disputer son 14ème match de Coupe à l’extérieur depuis janvier 2011. Cela paraît incroyable ?
Marc Planus : C’est vraiment le hasard du tirage au sort. Et en plus, on reçoit une fois à domicile et on reçoit Paris (rires) ! C’est plus que surprenant ! On a beaucoup de records à Bordeaux ! Le record des matches nuls ! Le record de la plus mauvaise note du plus mauvais match (rires) ! On a une guigne monumentale ! Quand on a un tirage de Coupe de France, on demande toujours où on va jouer !

Girondins.com : Vaut-il mieux jouer une Ligue 1 qu’une CFA ?
Marc Planus : Personnellement, je préfère jouer une Ligue 1 ! Après c’est le charme de la Coupe de France de mélanger tous les niveaux de championnat. Il est important que la CFA soit mise en valeur car il n’y des communes qui se battent pour avoir leur équipe à ce niveau-là et la Coupe de France permet de les mettre en lumière. Il ne faut pas oublier que le football amateur nourrit le football professionnel.

Girondins.com : Dans la série des 14 matches à l’extérieur, y en a-t-il un qui représente le mieux le concept du match de coupe à l’extérieur ?
Marc Planus : Par le contexte, le pire a été le match face à Bayonne dans ma carrière ! Dans cette série, celui de Raon avait un match type. Il y avait des attaques dans tous les sens, on a manqué quelques occasions et sur le premier caffouillage, on encaisse un but !

Girondins.com : Ton favori pour le Ballon d’or ?
Marc Planus : Franck Ribéry ! J’en ai côtoyé qu’un seul c’est Franck Ribéry lors de la Coupe du Monde 2010. Il m’avait impressionné athlétiquement et sa capacité de percussion. Il joue dans un grand club qui n’a actuellement rien à envier à Barcelone et Madrid ! Je serai content pour lui. Ce trophée récompenserait un talent qui est arrivé par un chemin pas forcément normal dans le football. Il y a eu énormément de préjugés sur lui, la presse s’en est mêlée. Je trouve que cela serait une belle chose pour lui.

Source: Girondins.com

Mots clés: Girondins de Bordeaux, Marc Planus