Il est 12h15 ce vendredi quand Ari Vatanen s’élance sur la piste de l’Alpe d’Huez au volant de sa BMW Série 1 Saintéloc Racing. La glace est vive, et le Finlandais a peu de temps pour s’acclimater à la conduite de son auto et au tracé isérois. Mais en bon Flying Finn, l’ancien député européen (1999-2009) a vite retrouvé ses marques.
« Peut-être qu’avec l’âge on perd un peu, mais le feeling ne se perd jamais, concède le pilote de 58 ans. C’est légèrement compliqué. Il faut notamment que je m’habitue aux quatre roues directrices. Mais tout va bien se passer, et nous sommes venus ici avant tout pour nous amuser. »
L’histoire liant Ari au Trophée Andros est quelque peu particulière. Sa première apparition date de 1990, soit l’année de création de la compétition. A l’époque Max Mamers, créateur du Trophée Andros, officiait également en tant que pilote. Mais il se rendit rapidement compte qu’il lui était impossible de cumuler les deux tâches. Officiel BMW, Max appela donc les dirigeants de la firme à l’hélice pour leur demander à qui ils souhaitaient confier sa voiture. Ce à quoi ils lui répondirent « C’est la tienne, tu en fais ce que tu veux ». Et c’est comme ça qu’Ari se retrouva au volant de la BMW officielle de Max Mamers au départ des 24 Heures de Chamonix, qui était à l’époque une manche à part entière du Trophée Andros. Pour l’anecdote, la voiture fut ensuite confiée à Jacques Laffite et François Chatriot.
Sur la piste, le quadruple vainqueur du Paris Dakar va croiser le fer avec un autre champion du monde, mais de Formule 1 celui-là. Un certain…
« Alain Prost ? Mais qui est-ce ? Il n’a jamais roulé en Rallye (Rires, Ndlr). Non je ne le connais pas, s’amuse Ari Vatanen. Je viens d’arriver donc je n’ai pas encore pu tout voir. Mais le Trophée Andros semble se professionnaliser de plus en plus, et le niveau est plus relevé que jamais. C’est génial pour la discipline de pouvoir compter des pilotes de la trempe d’Alain Prost. Et puis pour lui aussi c’est bien. Le pauvre. Durant toute sa carrière, il n’a pas pu s’amuser, sa F1 était sur des rails tout le temps. Jamais elle ne partait en dérive. Finalement, à la fin de sa carrière, il peut enfin se régaler (Rires, Ndlr). C’est ça l’esprit Trophée Andros. C’est sérieux, et en même temps, on s’amuse beaucoup. De plus, il y a d’autres pilotes, moins connus, mais tout aussi fort sur la glace. »
Dans le baquet d’une BMW en 1990 pour sa première apparition sur le Trophée, le lauréat de Pikes Peak 1988 sera ce week-end sur une… BMW Série 1 de l’équipe Saintéloc Racing dirigée par Sébastien Chetail.
« Ari est un grand nom du sport automobile qui a notamment été sacré champion du monde des rallyes avec Peugeot, nous explique ce dernier. L’avoir parmi nous est fantastique. Etant de St Etienne, j’allais le voir passer à St-Bonnet-le-Froid durant le Rallye Monte Carlo. Et il semble ne rien avoir perdu de son talent, il se remet vite dans le coup. C’est très sympa qu’il ait accepté de venir rouler avec nous. Nous ne le connaissions pas, c’est Bertrand Balas qui nous a mis en relation. Il est ravi d’être là, et ça se voit. »
« Le courant est très vite passé entre nous, poursuit Ari Vatanen. La voiture est vraiment bien faite. Il y a des équipes ici qui ne sont pas forcément connues en dehors de l’Hexagone mais qui sont extrêmement professionnelles. »
Tous les ingrédients sont donc réunis pour que le quadruple vainqueur du Dakar vive un week-end fantastique. Talentueux, agréable et disponible, Ari Vatanen est l’archétype du pilote du Trophée Andros.
Premiers tours roues officiels cette après-midi à 17h15 pour les essais chronométrés.
D’après un communiqué Trophée Andros
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