Football – Girondins de Bordeaux: entretien avec Guillaume Hoarau

Voici l’Interview interactive de Guillaume Hoarau présentée par Girondins.com. Il met les choses au clair sur son départ en Chine, expliquant clairement qu’il assume être parti pour l’argent. Il parle également de ses passions, de sa gestion de la vie privée et de ses équipes préférées… avant de faire le point sur son aventure, débutée à 19 ans, sur l’île de La Réunion.

On a du mal à croire que ton départ pour la Chine soit un challenge sportif. As-tu pris conscience que rien ne vaut l’intérêt sportif ? De Stéphane
Guillaume Hoarau : Je l’avais dit que je n’étais pas parti pour le foot. Je savais en partant ce que j’avais quitté. Mais mon choix était clair. J’avais décidé, à ce moment-là, de prendre de l’argent. Après, ce que les gens ont pu dire, ce n’était pas grave, je n’écoutais pas et je voulais avancer. J’ai toujours fait des choix sportifs. Bien sûr que je suis un amoureux du football. Là il y avait un chemin qui arrivait dans ma vie. Je gagne bien ma vie, ce n’est pas le problème, mais là j’ai saisi une opportunité. Evidemment, si tu peux allier les deux c’est mieux. C’est vrai que l’on gagne beaucoup d’argent mais tout est éphémère, le football va très vite. On reste des êtres humains. J’ai fait un sacrifice de trois ans, je me suis dit que j’allais serrer les dents pour prendre de l’argent et en revenant, faire ce que je voulais. Pour moi c’était dans cette optique-là. J’ai envie de vivre ma vie pleinement, j’ai beaucoup d’ambitions, même après ma carrière. Et tout ça coute de l’argent. Je ne suis personne pour refuser ça. J’ai fait ce choix en tant qu’homme et je reviens en tant qu’homme. J’ai appris de mes erreurs, car il y en a eues.

Quand on est joueur de foot, que fait-on de son temps libre ? As-tu le temps de regarder les jeux de Sotchi ? De Béatrice
Guillaume Hoarau : On regarde un peu le matin en salle de kiné. Sinon moi, je fais beaucoup de musique. Je dors beaucoup, je suis Réunionnais, mais après ma sieste, j’aime jouer de la guitare. Car c’est tout ce qui peut me permettre de déconnecter, d’être heureux. J’aime tous les genres de musiques, mais j’ai une préférence pour le reggae.

Être un personnage public, est-ce parfois difficile à assumer ? Comment préserves-tu ta vie privée dans ce monde médiatique ? D’Emeric
Guillaume Hoarau : Oui, parfois c’est un peu compliqué, un peu énervant. Mais j’ai toujours essayé de prendre tout ce qu’il y avait à prendre. On aura tous la crise de la quarantaine et passer de la lumière à l’ombre sera compliqué. Donc la moindre photo ou autographe je le fais. Pour les gens, Guillaume Hoarau est un bon footballeur. Mais quand je me regarde dans la glace, j’ai du mal à me faire à l’idée que je suis devenu quelqu’un de notoriété publique. A la Réunion, je vis comme mes 19 premières années là-bas, mes amis ne font pas de manières avec moi. Je trouve ça bien de partager des moments comme ça. Quand j’étais plus jeune je n’ai pas eu la chance de côtoyer des stars du foot donc j’essaie de faire partager ça.

Bonjour Guillaume, qui était ton idole quand tu étais jeune, à qui aurais-tu aimé ressembler ? Cela ne concerne pas forcément le foot ou le sport. De Bruno
Guillaume Hoarau : Je n’ai pas d’idole en particulier, j’aime bien tout. Après dans le foot, Ronaldo m’a fait vibrer. En basket, Michael Jordan évidemment et Bob Marley pour le personnage qu’il représente.

Quelle équipe admires-tu le plus et pourquoi ? De Lélio
Guillaume Hoarau : Je pense que le Barça a réconcilié beaucoup de monde avec le foot. Ils pratiquent du très beau football, ils jouent, ils s’amusent. Nous, on a peut-être tendance à oublier de s’amuser. Après des clubs comme le Bayern Munich et le PSG sont de grosses écuries. J’ai toujours un faible pour Manchester United. Ils m’ont souvent fait rêver par le passé. C’est l’équipe que je prends pour jouer aux jeux vidéo.

Lorsque tu étais au Havre, est ce que tu t’es imaginé jouer au PSG, avoir cette aventure en Chine, jouer à Bordeaux… Quelle était ton envie à ce moment-là, quand on est jeune ?
Guillaume Hoarau : C’est pour ça que je suis fier de ma carrière, quoiqu’il arrive. Quand je suis parti de la Réunion à 19 ans avec mon sac à dos, je ne m’attendais pas à ça. Aujourd’hui je suis aussi père de famille. Mon fils est la meilleure chose qui me soit arrivée. Je me dis qu’il y a eu de la route, que le temps passe vite. C’est ce message là que j’essaie de faire passer. Je me souviendrai toujours de l’anecdote où j’étais assis dans un petit restaurant avec mon agent à Gueugnon, où j’étais prêté. Il me regarde et me dit « écoute dans 6 mois, tu seras dans un grand club et dans deux ans on se reverra en équipe de France ». Et c’est ce qu’il s’est passé. Depuis ce temps, je me dis que rien n’est impossible avec de la volonté. Tout le monde voit Cristiano Ronaldo comme un extra-terrestre, mais il bosse comme un fou. Au PSG, les stars travaillaient plus et donnaient l’exemple. Et là je me suis dit ok, moi, je connais mes limites. Eux, ils sont là car ils représentent le top. Moi, je ne peux pas faire ce qu’ils faisaient. Je connais mes limites, j’ai eu pas mal de blessures. Je peux donner encore beaucoup, mais aujourd’hui, je vais avoir 30 ans en mars et je ne me suis jamais senti aussi bien.

Source: Girondins.com

Mots clés: Girondins de Bordeaux, Guillaume Hoarau